Le Genius Act, signé par Donald Trump en juillet 2025, constitue un événement notoire dans la réglementation outre-Atlantique des cryptomonnaies. Pour la première fois, une loi américaine crée un cadre fédéral pour les stablecoins, imposant des règles strictes aux émetteurs en matière de réserves, de transparence, de conformité et de surveillance.
Adopté par le Sénat américain le 17 juin, le texte a trouvé un large écho sur les marchés, auprès des opérateurs privés, des consommateurs et des acteurs institutionnels.

Qu’est-ce que le Genius Act ?
Une loi structurante pour les monnaies numériques
Le Genius Act (Guiding and Establishing National Innovation for Understanding and Securing) établit un cadre réglementaire fédéral destiné à encadrer les stablecoins, ces actifs numériques adossés à des collatéraux en dollars américains. Il s’agit de la première législation d’envergure sur les monnaies digitales aux US, avec pour objectif de sécuriser l’usage des paiements en crypto tout en offrant une protection des consommateurs et de leur argent.
Un texte adopté avec une large majorité
Le projet a été adopté par la chambre des représentants, puis validé par le Sénat américain le 17 juin 2025, avant d’être signé début juillet. L’adoption rapide du texte trouve son explication dans la montée en puissance des stablecoins dans les transactions financières et le besoin d’un cadre clair pour les services associés. On parle déjà d’une loi marquant « le début de l’âge d’or des actifs numériques aux États-Unis ».
Une licence fédérale obligatoire pour les émetteurs
Le Genius Act impose aux émetteurs de stablecoins d’obtenir une autorisation au niveau fédéral. Ils doivent fournir la preuve de réserves liquides équivalentes à 100 % des montants émis (bons du Trésor, dollars, etc.) et respecter des procédures d’audits réguliers. Toute tentative d’émission sans conformité est strictement sanctionnée.
Des exigences accrues en matière de transparence
La loi impose une publication mensuelle des données de réserves, validées par des tiers indépendants. Ainsi, le régulateur américain tire les leçons du passé. Cette obligation vise à éviter les dérives observées lors de l’effondrement du stablecoin TerraUSD en 2022. Le texte a aussi pour ambition de « rassurer les investisseurs institutionnels et les consommateurs en rendant les actifs plus lisibles ». La supervision des stablecoins sera assurée par le Trésor américain, en collaboration avec la SEC et d’autres agences. Cette surveillance a pour objectif de prévenir le blanchiment, garantir le respect des normes de lutte contre le financement du terrorisme, et protéger le système financier. Le Genius Act engage ainsi l’état fédéral américain vers une approche équilibrée entre évolution des usages numériques et contrôle réglementaire.
Donald Trump, artisan politique d’un virage stratégique
Une posture assumée en faveur des cryptos
La signature du Genius Act par Donald Trump s’inscrit dans une stratégie construite depuis plusieurs années. Après avoir lancé sa série de NFT en 2022, puis promu le Trump meme coin en 2024, il a placé les actifs numériques au cœur de son discours économique.
Cette évolution reflète une approche souverainiste des cryptoactifs, perçus comme un levier pour renforcer l’indépendance économique des États-Unis, notamment face aux ambitions des banques centrales étrangères (comme la Chine ou l’Europe) en matière de cryptomonnaies.
Trump a justifié ce texte par la nécessité de défendre les intérêts intérieurs, d’encourager le développement technologique et de favoriser la création de valeur sur le territoire américain. Il y voit aussi un levier d’adhésion auprès d’une génération crypto-native, active dans les startups, la finance décentralisée, ou le minage. Cette orientation l’oppose aux régulations plus restrictives prônées par certains de ses opposants.
L’investissement stratégique de Trump Media dans le Bitcoin
Le 21 juillet 2025, Trump Media & Technology Group (DJT) a annoncé détenir 2 milliards de dollars en bitcoins, confirmant une stratégie d’accumulation inspirée des modèles de MicroStrategy ou BlackRock. L’annonce a entraîné une hausse de 5 % du cours de DJT à la bourse de New York. Ce signal fort montre que le Bitcoin est désormais valorisé comme un actif de réserve stratégique par des entités proches du pouvoir politique.
Quelles réactions à l’international ?
En France, un débat politique en mutation
La France reste prudente, mais le paysage évolue. Le Rassemblement National assume désormais une position favorable au Bitcoin. Comme le rappelle BFMTV, le RN déclare que « ce n’est pas choquant » de soutenir le BTC. Ce repositionnement brouille les lignes traditionnelles et traduit une volonté d’appropriation nationale des monnaies numériques.
L’Union européenne confrontée à sa lenteur
L’Europe peine à mettre en œuvre l’ensemble des volets de MiCA, notamment sur les stablecoins. Les délais d’adoption et les flous juridiques rendent la zone euro moins attractive pour les entreprises du secteur. À l’inverse, les États-Unis, grâce au Genius Act, offrent un cadre législatif lisible et déjà opérationnel susceptible de déclencher une forme de fuite des talents vers le marché américain.
L’adoption rapide du Genius Act accélère les réflexions autour des cryptos de banque centrale. La BCE avance prudemment, quand les États-Unis tracent une voie intermédiaire : laisser croître les stablecoins privés tout en les encadrant strictement. Cette stratégie pourrait inspirer d’autres états, notamment asiatiques.
Le marché des cryptos entre dans une nouvelle phase
Depuis le vote du Genius Act, le Bitcoin a poursuivi sa progression, jusqu’à atteindre un nouvel ATH de 123 000 $ le 14 juillet 2025.
Cette envolée reflète la confiance renouvelée des investisseurs institutionnels, l’accumulation stratégique par de grands investisseurs institutionnels, et la reconnaissance croissante du BTC comme réserve de valeur.
L’effet d’entraînement sur Ethereum et les altcoins
L’Ethereum, bien que non directement concerné par la loi, profite d’un effet collatéral. Les fonds cherchent à diversifier leurs expositions sur des actifs numériques solides, bénéficiant d’un cadre réglementaire plus stable. Les volumes sur les plateformes d’exchange ont fortement augmenté depuis le mois de juin.
Vers une normalisation des usages crypto
La régulation des stablecoins permet aussi une intégration progressive des crypto-actifs dans les usages quotidiens : paiements, épargne, financement de projets ou même comptabilité d’entreprise. Le Genius Act facilite la transition d’un modèle spéculatif vers une finance numérique structurée, sans renier l’esprit d’innovation originel.
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Conclusion
Le Genius Act constitue la première loi complète sur les cryptomonnaies aux États-Unis, et plus spécifiquement sur les stablecoins. Il impose aux émetteurs une surveillance rigoureuse, des réserves liquides, et une conformité transparente, tout en favorisant l’innovation américaine. Soutenu par Donald Trump, il s’inscrit dans une logique géopolitique, où les actifs numériques deviennent des enjeux de souveraineté.
Ce texte propulse le marché vers une institutionnalisation assumée, dans un contexte d’intérêt croissant des institutionnels, des consommateurs, et des entreprises traditionnelles. Tandis que l’Europe peine à faire émerger un cadre comparable, les États-Unis prennent une longueur d’avance dans la finance de demain.
FAQ – Impact du Genius Act sur le Bitcoin à court terme
La loi Genius Act crée un cadre légal transparent pour les stablecoins, ce qui rassure les investisseurs institutionnels en éliminant une grande partie de l’incertitude réglementaire. Selon BFMTV, après l’adoption de cette “loi américaine historique”, le Bitcoin et l’Ether ont enregistré une hausse, démontrant une meilleure confiance des marchés.
Cette légitimation attire de nouveaux capitaux vers les plateformes régulées aux États-Unis, consolidant le Bitcoin comme actif d’investissement.
Oui. En encadrant les stablecoins et en autorisant de nouveaux produits financiers (ETF Spot, stablecoins réglementés…), la loi ouvre la voie à l’arrivée de capitaux institutionnels auparavant inaccessibles.
D’après VanEck, la présidence Trump envisage même une réserve fédérale de Bitcoin, ce qui structure l’engagement institutionnel. Cette augmentation de la liquidité peut soutenir le cours du Bitcoin à court terme.
La loi pousse les échanges vers des stablecoins régulés comme l’USDC, jugés plus fiables que d’autres stablecoins non régulés ou adossés à des réserves peu vérifiables. Résultat : les achats et ventes de Bitcoin passent de plus en plus par ces monnaies numériques bien encadrées.
Pour les investisseurs, c’est un gage de sécurité et de transparence, ce qui rend les transactions plus simples et rassurantes. Cela pourrait renforcer la place du Bitcoin dans les échanges quotidiens et attirer de nouveaux acteurs.
L’accès à des produits réglementés comme les ETF Spot et les stablecoins validés démocratise les cryptomonnaies. Le Genius Act crée un environnement perçu comme plus sûr, encourageant les investisseurs particuliers à entrer sur le marché.
Ces nouveaux investisseurs, soutenus par un sentiment positif sur fond d’institutionnalisation, pourraient exercer une pression haussière supplémentaire sur le Bitcoin.
Oui, même si le cadre réglementaire est rassurant, le Bitcoin reste sensible aux cycles de marché. Après son récent ATH à 123 000 $, il a corrigé de 3 %, illustrant une dynamique de market-taking après chaque pic.
Les prises de bénéfices par les gros acteurs ou les ajustements d’algorithmes des plateformes crypto peuvent provoquer des mouvements contraires à court terme.